Nietzsche, Le gai savoir, Livre premier, 44
Si important qu’il puisse être de connaître les motifs d’après lesquels l’humanité a vraiment agi jusqu’à présent : peut-être la croyance à tel ou tel motif, donc à ce en quoi l’humanité elle-même a voulu voir et a imaginé à tort jusqu’à présent les véritables ressorts de son agir, est-elle une chose encore plus essentielle pour l’homme de connaissance. Les hommes ont en effet reçu en partage leur bonheur et leur misère intérieurs en fonction de leur croyance à tel ou tel motif – et non pas de ce qui était réellement motif ! L’intérêt de ce dernier n’est jamais que de second ordre.
Eh oui ! combien de fois croit-on agir pour une certaine raison alors que c’est une autre qui nous meut, ou une simple représentation ! Et nous n’en avons pas conscience.
Une mosaïque aux visages, à l’Alcazar de Ségovie.
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